« I'm just a kid! »

Embeth and Ethan

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Je me demandais, les deux coudes appuyés sur la table, ce que j'allais offrir à Wade pour son anniversaire. Il était passé depuis peu et je ne lui avais toujours rien offert. La vérité était que ... je ne savais pas quoi lui offrir. Je voulais lui faire un cadeau vraiment extraordinaire. Quelque chose qui pourrait lui faire plaisir, quelque chose d'utile, quelqu'un chose qui serait important pour lui. Un chose à laquelle, en la voyant, il pensera ...

« Embeth ! »

Quelqu'un me sortit de mes pensées. Bordel, qu'est-ce qui pouvait bien être plus important que le cadeau de Wade ?! C'était ma voisine de classe qui me donnait des coups de coude. Ah oui ... j'étais en classe. La tête appuyée sur mon poing, je me redressais vivement et fit un « hmm ? » grognon. Bon, OK, j'étais en cours, mais ne pouvaient-ils pas me laisser tranquille quelques instants ?

« Alors, mademoiselle Bentley, j'attends votre réponse. » dit calmement le professeur dont j'écorchais toujours le nom. Je n'arrivais jamais à prononcer correctement son nom de famille et il semblait exaspéré à chaque fois, mais était-ce ma faute à moi si il avait un nom imprononçable. C'était quelque chose du style Stitmaswk... ou plutôt Stelmaszewx ..., enfin, quelque chose de ce goût-là. Je le regardais droit dans les yeux. « Vous pourriez répéter la question, s'il vous plait ? » dis-je avec toute la politesse dont j'étais capable. Il soupira. Hé ben voyons, c'était moi qui devrait soupirer. « Quand William Shakespeare est-il mort ? ». Il semblait me sous-estimer, il pensait certainement que je ne connaissais pas la réponse. Pauvre idiot ! « Le vingt-trois avril mille six cents seize. » répondis-je, essayant de ne pas trop paraitre fière de moi.

Le-professeur-de-littérature-au-nom-de-famille-imprononçable me considéra longuement avant de continuer le sujet du cours. Je n'écoutais déjà plus. Où en étais-je déjà ? Ah. Le cadeau de Wade, un mot m'obsédait, le mot argent. De l'argent ... c'était plus que clair qu'il en avait besoin, mais il prendrait ça pour de la pitié, alors que cela n'en est pas. Une autre solution était de lui demander clairement ce qu'il voulait, mais la surprise ne serait plus au rendez-vous ... Quel dilemme. Je ne savais plus quoi faire et cela me dérangeait de prendre cette stupide histoire de cadeau trop à cœur. J'avais besoin de prendre une bouffée d'air frais.

Je commençais déjà à ranger mes affaires dans mon sac gris taupe Blythe Large de Jimmy Choo, que les Bentley m'avait généreusement offert pour mon dix-huitième anniversaire, alors que la fin du cours ne sonnait que dans une vingtaine de minutes. Je me levais et mis mon sac au niveau du coude. Olivia m'avait dit que c'était là qu'il rendait le mieux. N'étant pas vraiment calée en mode, je préférai écouter les conseils d'une pro de la mode qui avait toujours vêtu des vêtements de marques, après tout, c'était elle l'experte. Ne vous imaginez pas des choses. Je ne suis pas devenue une fille superficielle qui ne pense qu'aux marques et à l'argent, c'est juste que c'est un cadeau des Bentley, il fallait que je l'utilise un minimum, non ? Puis, il est vraiment pratique et joli.

Sous le regard des aux élèves, je me dirigeais vers la porte en bois abîmée, vu son état, elle était surement là depuis plusieurs années. Quelques pas ne restaient avant la liberté. Ma liberté. Une voix masculine retentit derrière moi. Sympathique avec une pointe d'autorité. « Je peux savoir où vous allez, mademoiselle Bentley ? » « Bah ... aux toilettes. ». Il me considéra pour la deuxième fois de la journée et fini par dire « Et vous prenez toutes vos affaires avec ? ». Je le regardais comme si ça semblait évident. Non, mais ça l'était ! « Si je sors mon tampon devant toute la classe, ça ne va pas faire très ... glamour, on va dire. ». Vu qu'il n'avait pas rien à dire, je suis tranquillement sortie de la classe de cours, assez fière de moi. Alors que je m'avançais dans le couloir désert, la fierté disparu bien vite, mais qu'est-ce que je faisais ?! Je répondais au prof, je me permettais de sortir sans autorisation, je n'écoutais plus les cours ... Je fus soudainement très déçue de mon comportement, ce n'était pas le genre de chose que mes parents aimeraient que je fasse. Par parents, j'entendais mes vrais parents, bien sûr. Enfin, mes parents biologiques, quoi. Pas que je ne considère pas les Bentley comme mes parents, c'était juste que ... vu qu'on n'était pas lié pas le sang, je me sentais sans doute moins proche d'eux. Enfin, quoiqu'il en soit, une chose était sûre : j'avais besoin de respirer, de sortir de toute cette pression universitaire. Et je savais bien où je pouvais aller pour me détendre quelques minutes, voire ... quelques heures !

En tournant dans le couloir après la salle de sport, j'empruntais la passage menant à la cage d'escalier. Une fois que la porte fut refermée, je montais les marches deux à deux, impatiente d'être tout en haut. Un numéro deux peint en rouge sur le mur blanc indiquait que je n'étais qu'au deuxième étage. J'accélérais le mouvement, mon envie de liberté était encore plus forte. Un trois, un quatre, puis un cinq rouges défilèrent sous mes yeux. J'arrivais enfin au dernier étage, tout essoufflée. Le sport n'avait jamais été mon truc. Je poussais la lourde porte qui me menait à la délivrance. A peine entrouverte, je sentais déjà la fraiche brise de printemps. Je me trouvais sur le toit de l'établissement. Je regardais les alentours, j'étais seule. Je m'assis près du bords et fermais les yeux. J'essayais de profiter de chaque bruit, chaque sensation, chaque brise légère. Je pris une grosse bouffée d'air. J'ouvris les yeux et regardais les pelouses verdoyantes de l'université. Bien que je ne fumais que rarement, j'avais bien envie d'une petite clope, là tout de suite.

A l'instant présent, je ne pensais plus à rien. Je déposai mon sac au sol, derrière moi et vins poser ma tête dessus. Oui, c'était un Jimmy Choo, mais qu'importe, j'avais besoin de profiter du moment. Je m'allongeais sur le sol et regardais les nuages. Les petits nuages blancs dans un ciel tout bleu avec sur le côté gauche, un soleil tout jaune, tout brillant. On aurait presque dit un de ces dessins d'enfants heureux. Ceux qu'ils ont tous déjà fait un jour. Moi, je ne dessinais pas, j'essayais d'écrire. Oui, je dis bien essayer parce qu'à l'âge de quatre, on ne sait pas vraiment faire plus.

J'observais les nuages, leurs formes, leurs tailles. Oh ! Tiens, celui là ressemble à un champignon. Je souris, j'avais l'impression d'avoir six ans ... et ça faisait du bien !

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J'avais la tête enfoncée dans mes bras, les yeux fermés je réfléchissais. Je me demandais ce que j'allais bien pouvoir faire après les cours. Je ne comptais pas retourner dans ma chambre et je n'avais pas le projet de réviser quoi que ce soit. J'avais une flemme pas possible en ce moment, quoi que ça avait tout été d'un côté mais en ce moment c'était pire ! Je passais mon temps à glander, à aller aux fêtes pour lesquelles je n'étais pas invité, à écouter de la musique, à aller à des concerts de groupes inconnus enfin je faisais tout sauf bosser quoi.

On était entrain de me secouer, il croyait que je dormais ou quoi ? « Le prof te parle mec ! » Je relevais la tête et le regardais, les yeux rougis par la fatigue et non par les effets que pouvaient rendre le fait de prendre de la drogue. Bon peut-être qu'il y avait un peu de ça mais ce ne pouvait être possible pas aujourd'hui en tout cas. « Ouais ? » « Mon cours ne vous intéresse pas ? » « Au contraire, il est très utile pour développer mon imagination monsieur ! » « Vous vous foutez de moi monsieur Kingston. Dehors ! » Je me levais avec un grand sourire sur les lèvres, il ne savait pas à quel point il venait de me rendre service. « Bonne journée monsieur, vous allez énormément me manquer vous savez !! » « DEHORS !!! »

Je sortis de la classe assez rapidement maintenant je ne savais pas où j'allais aller. Il m'avait interrompu dans ma réflexion et avait avancer ce pourquoi je réfléchissais. Bref je n'allais pas commencer à m'embrouiller l'esprit car sinon je ne sais pas si je pourrais m'en sortir. Je sortis mon mp3 de mon sac et mis mes écouteurs dans les oreilles. J'allais attendre un moment dans l'établissement, je ne voulais pas sortir avant l'heure non pas que j'avais peur de quelque chose mais c'était juste que j'avais promis à Damon d'aller lui casser la gueule après les cours et même si je ne comptais pas le frapper je voulais juste tenir ma promesse d'être là devant lui.

Il fallait donc que je trouve un endroit où me réfugié le temps que ça sonne. Je regardais mon téléphone portable pour voir l'heure qu'il était et pour savoir combien de temps j'allais devoir attendre encore pour voir cet abruti. Je ne connaissais même pas le nom du groupe qui se trouvait dans mes oreilles. Ce n'était pas moi qui y avait installé les musiques. Je montai les marches une par une en prenant mon temps en direction du toit. C'était le meilleur endroit que je connaissais où je me sentais à l'aise et tranquille. Peu de gens s'y rendait.

Le seul problème était que je ne savais pas si la porte était ouverte ou si ils l'avaient verrouiller, cela faisait tellement longtemps que je ne m'y étais pas rendu. Je prenais donc tout mon temps pour monter les marches, autant ne pas me précipiter pour rien. Cela me fit penser à la dernière fois où j'avais passer ma journée sur le toit. Cette fois-ci je n'avais pas été viré mais j'avais tout simplement séché les cours. « Hey Ethan, t'as fais tomber quelque chose » Je relevais la tête et vit un de mes anciens camarades de classe de l'année dernière. Je n'avais pas entendu ce qu'il venait de dire et lui demandait de répéter. Je regardais au sol.

Mon paquet de clope se trouvait au sol. Je ne me souvenais pas l'avoir sortit ou même y avoir touché. Peut-être était-il tomber de l'une de mes poches. Je ne me souvenais plus de l'endroit où je l'avais ranger. « Merci mec ! Tu me sauves la vie, c'est mon dernier paquet en plus de ça ! Comment va la vie ? » On commença à taper la discutions pendant cinq bonnes minutes quand il me lâcha pour retourner en cours. Je repris donc ma montée des marches personnelle et sans tapis rouge pour enfin arriver à destination.

Après de très très longues secondes j'étais enfin arrivé à destination. Cela faisait plaisir à mes jambes qui n'en pouvait plus. Je me souvenais maintenant pourquoi je ne montais plus ici. Mes poumons recrachait les doses de cigarettes ingurgités pendant ces dernières années. J'ouvris la porte, un vent frais s’engouffra dans mes cheveux. Cela faisait du bien. « Aaahhhh enfin la liberté ! » Je pensais être seul. Comme j'aurais du l'être en temps normal surtout vu l'heure. Mais non, il y avait déjà quelqu'un sur ce toit. Une jeune femme.

Elle était brune, avait l'air de petite taille et j'avais l'impression qu'elle ne connaissait pas la valeur de son sac sur lequel elle avait déposé sa tête. Ou alors c'était l'une de ces nanas milliardaires et qui se fichaient de la valeur des choses vu qu'il leur suffisait de claquer des doigts pour avoir ce qu'elles voulaient. Je ne savais pas si je devais aller la déranger ou si je devais la laisser seule. Elle était occupée à regarder le ciel ce qui me fit à mon tour lever la tête. Il était plein de nuages. Je posa mes fesses juste à côté d'elle et la regarda longuement.

Elle n'avait même pas remarquer ma présence. Elle devait vraiment être dans la lune pour ça. Ou alors elle faisait semblant de ne pas me voir. Je ne la connaissais pas, je l'avais déjà croisée dans les couloirs, ça j'en étais sur. Je crois même l'avoir vu une fois en pleine discutions avec l'autre abruti de Damon. Était-elle comme lui ? Aussi bête et stupide ? Ou alors était-ce tout le contraire. Je voulais absolument savoir qui elle était maintenant. Elle m'intriguait. « Hum hum » j'allais donc me taper l'incruste et la déranger dans sa contemplation du ciel.

BETHAN

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Oh. Un nuage qui ressemble à ... à un ... à un nuage ! J'eus un petit rire, je me sentais stupide. Je me sentais stupide, mais bien. Les nuages défilaient devant mes yeux. Le vent plaquait mes quelques mèches de cheveux rebelles sur ma joue. Le soleil jouait à cache-cache avec les nuages. Le ciel était bleu. J'étais allongée sur le toit en regardant le ciel. J'étais ... juste bien. Comme quoi, même les petites choses de la vie de tous les jours peuvent redonner le sourire. Nous, les étudiants, les jeunes adultes, ceux qui ont a avenir, on oublie bien souvent la valeur des simples choses. On l'oublie trop souvent avec la technologie, les médias qui ne parlent que d'attentats, de morts, de meurtres, de vols et de je ne savais quoi encore. Je me demandais ce que serait nos vies sans technologie. Ça pourrait être une expérience assez drôle, qui sait ? Je ne suis pas sûre que moi, en tant que grande fan de mon iPod puisse un jour être capable de me séparer de tout cela. J'étais avec, je vivais avec. Comme tous ceux de ma génération d'ailleurs. Quoi qu'il en soit, je me disais qu'à partir d'aujourd'hui, je ferai plus attention au petites choses de la vie comme par exemple le café chaud du matin, la sensation d'une douche chaude après une journée difficile, l'odeur d'un livre neuf, etc. Ouais, ça me ferai du bien je pense. Après tout, je n'avais rien à perdre, moi qui avais déjà tout perdu. Au cours d'un bref instant, j'étais redevenue une enfant, ça faisait du bien c'était clair, mais ça ramenait aussi de mauvais souvenirs. Ma gorge se resserra et me mordit la lèvre inférieure. Oui, ça faisait treize ans, oui j'avais une nouvelle famille, mais ... comment oublier ? J'aurai sans doute dû, j'aurai sans doute dû effacer ma mémoire, tout oublier, ne me souvenir de rien. Oui peut être, mais que serait devenus les bons souvenirs ? Perdu à jamais, c'était peut-être encore pire, alors je vivais ou plutôt je survivais en encaissant tous les chocs de la vie. Enfin, je n'avais pas le choix ... J'avais déjà pensé au suicide, mais j'étais trop lâche et je tenais trop à la vie pour le faire jusqu'au bout. Aujourd'hui, je remontais doucement la pente après treize ans. Treize longues années. Je soupirais et me redressais légèrement pour au final reposer ma tête au même endroit. Mes yeux se posèrent sur un nuage en forme de cœur, c'était étonnant comment il pouvait prendre la forme de tout et de n'importe quoi. Je fermais les yeux et pris une grande inspiration. J'attends un moment avant d'expirer. Aujourd'hui. Aujourd'hui était un jour nouveau, il allait se passer quelque chose de bien pour moi. Je le sentais, je l'espérais, je le voulais. A ce moment-là, la porte s'ouvrit. Et un « Aaahhhh enfin la liberté ! » se fit entendre. Une voix d'homme. Elle ne me semblait pas familière. Je ne me retournais même pas. Je m'en foutais royalement. J'espérais que lui aussi s'en foutait parce que si il était sur le toit, c'était surement pour la même raison que moi : pour être seul. Je me reconcentrais sur les nuages, mais le petit sourire que cela m'apportait quelques minutes auparavant n'apparaissait pas sur mon visage. L'envie d'une bonne petite clope revint dans mon esprit. Je soupirai et posais mes deux mains sur mon visage. Lorsque je les enlevèrent, il était là. Cet inconnu s'était assis à côté de moi. Apparemment, il ne s'en foutait pas autant que moi ... Je continuais à l'ignorer, je n'avais quand même rien à lui dire. Je ne lui jetais même pas un petit regard. J'espérais silencieusement qu'il entende mes pensées et qu'il se rende compte qu'il pouvait rester mais en restant silencieux. Mon souhait ne fut malheureusement pas réalisé. Il fit un « Hum hum » pas vraiment discret, enfin, ça ne devait surement pas être le but de la manœuvre. Je regardais toujours le ciel et les nuages. J'attendais presque qu'il pleuve pour que j'aie une excuse pour pouvoir m'éclipser sans avoir trop l'air impolie. « Je sais que tu es là, je ne suis pas sourde. » Je me retournais vers mon interlocuteur et lui fis un sourire qui je l'espérais ne faisait pas trop faux. Il ne me semblait pas l'avoir déjà vu, mais après tout, je ne regardais jamais qui passait dans les couloirs, j'avais beaucoup mieux à faire que ça. Je continuais à le regarder. Brun, assez grand (enfin, il était assis, c'était difficile de juger !), petite barbe (surement la flemme de se raser). J'en concluais qu'il était plutôt mignon. Plus je l'observais, plus je me disais que je l'avais déjà vu quelque part. A une soirée peut-être ? Mais son prénom ne me revenait pas. « Evan, c'est ça ? », finis-je par dire. Autant lui demander directement, c'était toujours la solution la plus simple. Sans attendre sa réponse, je me tournais vers le ciel.

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Désolée pour ce rp pourritaaaa :(

Je sais qu'à la base j'étais venu ici pour être seul. Je sais aussi que si cette fille est ici c'était parce qu'elle voulait être seule ou tout du moins je le supposais. Mais je ne savais pas ce qui m'avait poussé à lui parler. Elle m'attirait comme un aimant mais non pas pour les mêmes raisons que d'habitudes. Elle dégageait quelque chose de propre à elle même. Elle avait ce visage si triste, elle avait beaucoup souffert dans sa vie. Je le voyais aux traits marqués sur son visage. Je ne savais pas ce qui lui était arrivé et je ne comptais pas le lui demander tout du moins pas maintenant car je ne la connaissais absolument pas.

Je m'étais donc installé à côté d'elle et avait fait en sorte qu'elle me remarque avec un vieux truc. « Je sais que tu es là, je ne suis pas sourde. » Ça commençait bien. Je la faisait chier et je le savais mais bon, je ne pouvais aller contre ma nature d'emmerdeur professionnel. Il fallait même que j'en arrive à faire chier des inconnus. Et qui plus est des jolies filles inconnues. Je ne savais pas vraiment si je devais lui répondre ou pas. Je ne voulais pas qu'on se prenne la tête alors qu'on ne se connaissait même pas. Je voulais apprendre à la connaître avant d'en arriver là. J'essayais de savoir où je l'avais déjà croisée. Je savais que je l'avais déjà vu à l'université mais je l'avais déjà vu en dehors aussi mais je ne me souvenais pas où.

Elle me sortit de ma rêverie. « Evan, c'est ça ? » Bon apparemment elle me connaissait déjà ou tout du moins avait déjà entendu parler de moi. Nous avions peut-être des amis en communs et nous nous serions croisés à une fête. Cela me perturbait au plus haut point de ne pas savoir où je l'avais vu pour la première fois avant de la voir maintenant sur ce toit. « Ethan, mais tu y était presque. » En tout cas elle était plus douée que moi pour engagé une conversation .Cela se voyait que j'étais devenu un mec insociable.

« Et toi c'est... » J'essayais de ma rattraper mais c'était mal barré. Elle se souvenait approximativement des son de mon prénom mais pour ma part je n'en savais absolument rien. Il faut dire aussi que je n'étais pas du genre à m’intéresser à ce qui se passait autour de moi quand j'allais à une fête ou même quand je marchais dans les couloirs de l'université. Se droguer n'était pas vraiment quelque chose de très bon pour le cerveau. Ça le ramollissait et c'était ce qui était entrain de m'arriver.

J'oubliais souvent ce que je venais de dire, j'avais beaucoup de mal à me concentrer, à retenir les choses importantes. Par fois j'avais même du mal à faire mes lacets tellement j'étais défoncé mais bon, ça c'était totalement normal, j'étais con et il n'y avait rien d'autre à dire là dessus. Je ne savais pas pourquoi je lui avais adressé la parole. Je ne savais même pas de quoi j'allais parler avec elle. Je ne savais même pas ce qu'elle pensait de moi là maintenant. Je me demandais si elle aussi me considérait comme le shooté de service. Je me posais tellement de questions que ça en devenait oppressant.

« En fait, je suis désolé de t'avoir dérangé dans ta rêverie mais j'ai l'impression de t'avoir déjà vu quelque part mais je n'arrive pas à me souvenir où et ça me perturbe énormément. Je sais que tu t'en tapes car on ne se connaît pas mais si tu pouvait m'éclairer si tu le sais cela ne serait pas de refus. » En quelle langue je venais de parler là ? Je n'avais jamais utiliser des mots comme ceux là. Je m'en étonnais moi même. Cette fille me rendait vraiment étrange, elle avait un effet bizarre sur moi. Et le pire dans tout ça c'était que je ne pensais pas à la foutre dans mon lit comme je le faisais d'habitude.

HS: désolé pour cette longue période, mais en ce moment je révise pour mon bac (ou tout du moins j'essaye xD)

BETHAN

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Je me demandais toujours ce que j'allais offrir à Wade. Je me trouvais sur le toit de l'université après avoir prétexté devoir aller aux toilettes, allongée sur le sol, la tête sur mon sac de marque qui devait valoir une vraie petite fortune. J'avais besoin d'air frais, j'avais besoin de changer. Changer quoi ? C'était là qu'était la question. Je pourrais répondre tout, comme je pourrais répondre rien. Tout dépends des points de vues, après tout. Je n'aimais généralement pas les changements, mais j'étais à un point de ma vie où un changement était nécessaire. Fallait-il encore que je trouve où. J'avais vraiment envie de reprendre goût à la vie. Pour de bon, pas seulement pour des moments passagers de ma vie. Il fallait que je tourne définitivement la page. Oublier le passé ou du moins, arrêter de souffrir pour. Je me redressais et ramenais mes jambes vers moi pour poser mes bras croisés sur mes genoux. Je me tournais vers l'inconnu qui s'était assis à côté de moi. « Ethan, mais tu y était presque. » Ah bon. Cool. Que fallait-il que je réponde à ça ? Il n'y avait juste rien à répondre, c'était simple. Je pensais qu'il se tairait, parce qu'après tout, il n'y avait plus rien à dire, mais non. « Et toi c'est... » Il semblait vouloir faire connaissance avec moi. Mais pourquoi ? Je n'étais pas vraiment une fille joyeuse avec qui on a envie de devenir amis. En y réfléchissant un peu plus, je me rendais compte que tous mes amis étaient comme moi. Ils avaient tous souffert à un moment à un autre de leur vie et avaient tous plus ou moins réussis à tourner la page. J'étais la seule à me torturer pour des cicatrices du passé. En même temps, si tout d'un coup je devenais joyeuse, heureuse et pleine de vie, plus personne ne me reconnaitrait. Je ne savais pas quoi faire. J'étais juste une gamine de dix-neuf ans totalement paumée. Je regardais Ethan, vu que c'était comme ça qu'il s'appelait, j'allais lui répondre, lui dire que je m'appelais Embeth, mais il fut plus rapide que moi. « En fait, je suis désolé de t'avoir dérangé dans ta rêverie mais j'ai l'impression de t'avoir déjà vu quelque part mais je n'arrive pas à me souvenir où et ça me perturbe énormément. Je sais que tu t'en tapes car on ne se connaît pas mais si tu pouvait m'éclairer si tu le sais cela ne serait pas de refus. » Je souris. Il avait réussi à me faire sourire en moins de dix minutes, c'était certainement un record. « Je te fais autant d'effet que ça ? », finis-je par dire. Un sourire un coin se dessina sur mon visage et je lui lançais un regard amusé. « Embeth, je m'appelle Embeth Bentley. » Je ne savais pas très bien où je l'avais déjà vu. Ça devait remonter à quelques mois. Certain surement à l'université. Ou peut-être à une soirée. Ou bien en ville. Je ne savais pas, je ne savais plus. « Heu ... Si je te disais où on s'est déjà croisé, il faudrait que je te tue après. » Je ris. Je me rendais compte que c'était la première personne de la journée à me faire rire. C'était peut-être lui mon changement tant attendu. Heu ... Je m'emballais, je ne le connaissais même pas. Ce n'était qu'un inconnu qui s'appelait Ethan qui venait se détendre sur toit comme moi, voilà tout. Enfin, venait-il vraiment se détendre ? Autant lui demander, je n'avais pas grand chose de mieux à lui dire en fait. « Et t'es là pour quoi ? Pas que tu me déranges, je suis juste ... curieuse. » Je posais ma tête sur mes bras en regardant l'horizon. Les choses ont toujours l'air meilleures quelqu'un part ailleurs. Et si ... Et si je partais ? Pas pour toujours, mais pour une année ? Histoire de me reprendre et de m'éloigner de tout ce qui m'est devenu trop familier. C'était peut-être une bonne idée, une idée que je rangeais dans un coin de ma tête. Pour l'instant, autant profiter du moment présent avec ce garçon encore totalement inconnu. « J'ai envie ... J'ai envie d'en savoir plus sur toi. Dis-moi ... Dis-moi quelque chose que personne ne sait sur toi. » Je retournais ma tête vers lui en attendant une réponse. C'était une façon plus originale de faire connaissance et puis peut être que ça nous rapprocherait Ethan et moi. Mon dieu, qu'est-ce que je faisais ? Où avait disparu ma méfiance habituelle et ma froideur ? Je ne me reconnaissais pas. Peut-être était-ce une bonne chose après tout, je voulais changer, j'étais déjà sur la bonne voie.

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Cette fille m'embrouillait les esprits. Franchement je ne comprenais vraiment pas pourquoi je lui avais adressé la parole. En plus elle m'avait accueillis plutôt froidement ce qui était plutôt logique vu que je la dérangeais. Moi qui d'habitude était un insociable quand je n'avais pas fumer là c'était tout le contraire. Mais que m'arrivait-il ? « Je te fais autant d'effet que ça ? » Ça on pouvait le dire mais pas dans le sens auquel j'aurais penser d'habitude. N'empêche qu'elle était très jolie et que si j'avais été dans mon état normal elle aurait finit dans mon lit. « Embeth, je m'appelle Embeth Bentley. » Embeth... Alors où est-ce que je l'avais vu cette Embeth. J'aimais beaucoup ce prénom, je ne l'avais jamais entendu jusqu'à maintenant, je le trouvais très original. Ça changeait d'Ethan et compagnie.

Ce n'est pas que je n'aimais pas mon prénom mais j'avais un peu de réticence à appréciée sachant que c'était mon père qui l'avait choisi. Pourquoi n'était-ce pas ma mère qui avait choisi mon prénom ? J'aurais pu être fier de quelque chose venant d'elle et ne pas avoir honte d'un prénom donner par un monstre. « Heu ... Si je te disais où on s'est déjà croisé, il faudrait que je te tue après. » Elle se mit à rire et je me mis à rire avec elle. C'était qu'elle était marrante en plus. Apparemment, la froideur avec laquelle elle m'avait accueillit était partie et je me sentais extrêmement bien à ses côtés alors que je ne connaissais que son prénom et son nom. Je ne lui répondais, pas, je l'écoutais parler, sa voix m’apaisait et m'empêchait de m'égarer dans des pensées auxquelles j'essayais d'échapper chaque jours.

« Et t'es là pour quoi ? Pas que tu me déranges, je suis juste ... curieuse. » Pourquoi j'étais là ? Heu si je lui disais elle allait sûrement me prendre pour un délinquant ou je ne sais quoi mais bon, je n'allais pas lui mentir ou inventer un truc bidon car cela ne servait à rien. « Je me suis fais virer du cours car mon prof n'était pas très content que je développe mon imagination dans son cours en dormant. » Dis comme ça c'était normal pour moi. Je me faisais très souvent viré de son cours à celui là. Il était inintéressant et en plus de ça même si il était je ne le savais jamais car je ne restais jamais assez longtemps pour le savoir, je m'endormais toujours dès les premières minutes de cours. Comme si il nous jetait un gaz somnifère. « Et toi pourquoi t'es là ? »

« J'ai envie ... J'ai envie d'en savoir plus sur toi. Dis-moi ... Dis-moi quelque chose que personne ne sait sur toi. » Quelque chose que personne ne savait sur moi ? Il y en avait tellement. Je n'aimais pas raconter ma vie et surtout mes problèmes aux gens. Personnes ici n'était au courant de mon passé. Tout le monde connaissait ma vie à partir du moment où j'avais emménager ici mais ils ne savaient absolument rien de ma vie à Seattle. Fallait-il que je lui dise ? Je ne la connaissais pas. Elle était peut-être cette Gossip Girl qui sait ? Elle était peut-être aussi une grosse balance. Je ne savais pas vraiment ce que je devais faire. Je pouvais peut-être lui dire en gros et ne donner aucuns détails. J'étais perplexe et je pense que cela ce voyait. J'étais retombé dans mon mutisme d'enfant détruit et il fallait que j'en sorte le plus rapidement possible.

« Eh bien une chose que personne ne sait... Ma mère est... » J'hésitais encore à tout lui dire. Je ne la connaissais pas, je ne connaissais pas sa réputation même si en la voyant je voyais qu'elle ne faisait pas partie des pouffiasses de ce monde. « ...morte... » Je ne sais pas comment ce mot était sortit. Je ne l'avais jamais encore prononcer à voix haute pour parler du décès de ma mère. Je n'en parlais jamais avec ma grand-mère. Je me mis à enchaîner pris de confiance. « ...et mon père est en prison... D'ailleurs, j'espère que ce connard y restera jusqu'à la fin de ces jours... » Voilà c'était dit. Elle était la seule et l'unique à le savoir maintenant et si ça venait à ce savoir je saurais de qui cela proviendrait.

BETHAN

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Je l'aimais bien en fait, ce gars, ce Ethan. C'était vrai qu'on ne se connaissait pas encore, mais maintenant, j'en étais sûre, c'était le changement que j'attendais. Enfin, je ... Je ne savais pas trop, avais-je vraiment besoin d'un changement ? Je ne savais même pas ce que j'attendais de ce changement. Que je reprenne goût à la vie, que je sois joyeuse, souriante et tout ce bordel là ? Franchement ça ne me ressemblait pas, pas du tout. Oui, j'avais envie d'arrêter me sentir mal, j'avais envie d'arrêter de culpabiliser, j'avais envie de tout ça, mais était-ce seulement possible ? Je me tournais vers Ethan, il n'avait pas l'air vraiment différent des autres. « Je me suis fais virer du cours car mon prof n'était pas très content que je développe mon imagination dans son cours en dormant. » Voilà, qu'est-ce que je disais, comme les autres. Je ne savais pas si c'était vrai ou si c'était une histoire comme ça pour faire son bad boy. Je n'avais pas très envie de savoir, en fait. « Et toi pourquoi t'es là ? » Ouais, pourquoi j'étais venue ici ? Pour être seule ? Oui, mais pas seulement. Pour passer le temps ? C'était possible. Au fond, je savais bien que c'était «  Pour oublier », dis-je à voix haute. J'aurai aimé que les effacements de mémoire existent comme dans le film Eternal Sunshine of the Spotless Mind qui était un de mes films préférés. Est-ce que ça en valait la peine, en fait ? Est-ce que je pourrais me sentir mieux si je ne me souvenais plus de rien ? Je compliquais toujours tout, je me posais toujours trop de questions. Je n'étais que ça en vérité. Une complication. Je le regardais, j'analysais son visage, je me demandais à quoi il pensait, j'avais envie de connaitre ses pensées. Je lui avais demandé de me dévoiler une chose que personne savait. Quelle idiote, comme si il allait me révéler quelque chose. On se connaissait à peine. A ma plus grande surprise, il ouvrit la bouche pour répondre. « Eh bien une chose que personne ne sait... Ma mère est... » Il semblait hésiter, ça se comprenait. Je ne voulais pas le forcer, j'allais lui dire que si il ne voulait pas, il n'était pas obligé, mais il fut plus rapide que moi et termina sa phrase. « ...morte... » Oh. Je ne m'y attendais pas à celle-là. En fait, lui aussi était comme tous mes amis, il avait souffert. L'atmosphère agréable qui s'était installée entre nous disparut pour se transformer en une ambiance assez tendue. Je ne savais pas quoi répondre. Je devrais peut-être lui dire pour moi. « ...et mon père est en prison... D'ailleurs, j'espère que ce connard y restera jusqu'à la fin de ces jours... », continua-t-il. Là, ça faisait beaucoup à digérer d'un coup. « Oh. Désolée, je ... je ne savais pas ... » Je me sentais idiote et totalement nulle de lui avoir posé cette question. « Enfin, personne ne savait alors ... » Ma phrase restait en suspension, y avait-il seulement quelque chose d'autre à ajouter ? Je ne faisais que m'enfoncer encore plus. Je me sentais mal, je commençais à jouer avec une de mes mèches de cheveux en la prenant entre mon pouce et mon index. Je n'osais plus le regarder, je me sentais trop honteuse pour ça. Je regardais l'horizon et pris une grande inspiration avant de souffler bruyamment, j'hésitais à lui dire pour mon passé. De toute façon qu'est-ce que je pouvais perdre de plus ? « Si ça peut te rassurer, t'es pas le seul. Enfin, ça serait bizarre que ça te rassure, en fait ... Je ... Je suis désolée, je me sens un peu stupide là. » Il fallait que je prenne une petite pause pour être sûre que j'étais consciente de ce que j'allais faire. « Ma mère est ... morte aussi ... » Je continuais à fixer l'horizon, je n'avais pas vraiment envie de voir son expression. Voir de la pitié dans les yeux des gens, j'en avais déjà vu de trop. « ... mon père aussi ... dans ... ». Ça faisait longtemps que je n'en avais plus parlé et j'avais oublié à quel point, c'était dur de prononcer tout ces mots. Ça me tuait. « ... dans un accident de voiture, j'étais avec eux dans cette voiture. Cette putain de voiture. J'ai survécu avec comme seule blessure un bras cassé qui ne m'a laissé qu'une cicatrice ... » J'avais dit tout ça en regardant le sol. Je remontais la manche droite de mon t-shirt noir pour découvrir une ligne rouge tirant sur le rose qui rayait mon avant-bras. « J'ai longtemps cru qu'ils m'avaient abandonnés, qu'ils m'avaient seuls. J'étais stupide ... et naïve. Maintenant, je culpabilise juste pour avoir eu une pensée pareille ... Dans deux mois, ça va faire treize ans. Treize longues années et j'ai toujours pas à tourner la page ... » Je relevais la tête, mon récit était terminé, j'avais envie de pleurer, mais je tenais le coup, je me mordis la lèvre inférieure. Je m'encourageais mentalement pour ne pas craquer devant Ethan. Je n'osais toujours pas me tourner vers lui, j'appréhendais sa réaction. Je soupirais. « Ex ... Excuse-moi, je ne voulais pas t'ennuyer avec mes histoires ... » Je me demandais tout de même ce qu'il allait dire. Y avait-il seulement quelque chose à ajouter. J'aurai voulu devenir invisible, là tout de suite. Disparaitre, mourir, peu importait tant que personne ne me voyait.

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Je ne savais vraiment pas pourquoi je lui avais dis tout ça. Je ne la connaissais pas, je ne savais pas comme elle était par rapport aux secrets et tout ça. Je venais peut-être de faire la plus grosse bêtise de ma vie. Tout allait recommencer comme avant... Les gens vont me regarder avec pitié, vont venir s'excuser d'une chose pour laquelle ils en ont rien à foutre puis ils vont commencer à déblatérer sur mon dos et inventer toute sorte de choses sordides car ils ne connaissent en aucun cas la vérité. « Oh. Désolée, je ... je ne savais pas ... » Non, personne ne le savait. Je ne voyais donc pas pourquoi elle s'excusait mais elle était mignonne. « Enfin, personne ne savait alors ... » Elle avait l'air d'être mal à l'aise et le pire c'est que c'était de ma faute. Je n'aurais peut-être pas du lui dire tout d'un coup comme ça. Il faut dire qu'en me regardant jamais on ne pourrait deviner que ma vie était aussi catastrophique.

« Si ça peut te rassurer, t'es pas le seul. Enfin, ça serait bizarre que ça te rassure, en fait ... Je ... Je suis désolée, je me sens un peu stupide là. » Je ne comprenais pas où elle venait en venir. Avait-elle elle aussi perdu un être cher ? Ou avait-elle quelqu'un en prison ? J'allais le lui demander quand elle fut plus rapide que moi et répondit à ma question muette. « Ma mère est ... morte aussi ... » Elle évitait mon regard. Elle était vraiment mal à l'aise et je ne savais pas quoi faire pour détendre l'atmosphère. Je ne voulais pas qu'elle se sente mal en ma présence. Bizarrement j'avais envie de la protéger. De jouer au chevalier servant et de faire en sorte que rien d'autre de mauvais lui arrive mais la suite me brisa le cœur pour elle. « ... mon père aussi ... dans ... » Mon visage se tordit en une grimace.

« ... dans un accident de voiture, j'étais avec eux dans cette voiture. Cette putain de voiture. J'ai survécu avec comme seule blessure un bras cassé qui ne m'a laissé qu'une cicatrice ... » Et dire que je pensais être le seul à avoir vécu un truc horrible. J'avais la preuve à côté de moi que tout le monde avaient des problèmes. Je voulais la prendre dans mes bras pour la consoler mais c'était peut-être un geste trop déplacer et elle n'en voulait peut-être pas non plus. Je m'en voulait de l'avoir fait parler sans le vouloir. Je lui avais fait remonter de mauvais souvenirs et j'avais fais aussi remonter les miens. Elle avait remonter sa manche après avoir terminer ou plutôt mis sa phrase en suspend. Je vis une cicatrice, celle qu'elle venait de mentionner. Cela me foutu encore plus un bad.

« J'ai longtemps cru qu'ils m'avaient abandonnés, qu'ils m'avaient laissés seuls. J'étais stupide ... et naïve. Maintenant, je culpabilise juste pour avoir eu une pensée pareille ... Dans deux mois, ça va faire treize ans. Treize longues années et j'ai toujours pas à tourner la page ... » Je n'avais toujours pas ouvert la bouche une seule fois depuis qu'elle avait commencer son récit. Elle avait fait de même, je voulais respecter sa parole comme elle avait respecter la mienne. Et j'avoue que je ne savais pas quoi répondre sur le coup. « Ex ... Excuse-moi, je ne voulais pas t'ennuyer avec mes histoires ... » Elle était sérieuse en disant cela ? Il fallait que je prenne la parole maintenant, c'était à mon tour. « Je pense qu'on ne peut pas tourner la page. Cela restera toujours au fond de toi. Je pense que c'est une bonne chose d'un côté car cela est un bon moyen pour te ramener à la réalité et de ne pas non plus les oublier. Les souvenirs sont importants même les plus horribles... »

Depuis quand je parlais comme ça moi ? Et puis je disais ça mais j'essayais par tout les moyens de l'oublier. Sauf que d'un côté ce n'était pas pareil. C'était Lui que je voulais oublier, pas ma mère. Pourtant je me souvenais de tout les détails de sa mort mais je ne pouvais pas l'oublier, je ne voulais pas l'oublier. C'était la dernière fois que je l'avais vu, je ne voulais pas oublier ça même si c'était horrible. « C'est plutôt moi qui suit désolé. C'est à cause de moi que nous avons eut cette conversation. Et je suis désolé aussi pour ce qui t'es arrivé et je pense que la réaction que tu as eu et toute à fait normale. J'ai aussi pensé que ma mère m'avait abandonné. Je lui ai reproché de ne pas s'être assez battue, de ne pas avoir lutter, de s'être laissé mourir... » Je ne l'avais jamais réalisé jusqu'à maintenant mais j'avais réagis comme cela et il m'arrivait encore de le faire.

« Et au passage si tu as envie de pleurer tu peux. Ce n'est pas parce que tu évites mon regard que je ne vois pas tes yeux et ton expression. » Personnellement je ne pleurais plus. J'avais fais mon deuil en quelque sorte. Même si il était encore difficile pour moi d'en parler penser à ma mère ne me faisait plus pleurer comme avant. Je ne sais pas ce qui me prit mais je plaça une main sur son épaule pour lui faire comprendre que j'étais là. Qu'elle pouvait se laisser aller. Cette fille me rendait vraiment trop gentil...

BETHAN

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Les yeux humides, j'essayais de me calmer. Je fermais les yeux en me mordant la lèvre inférieure. J'inspirais profondément par le nez. Ma lèvre tremblait. Et je finis par expirer par le bouche. J'étais à bout. Je n'en pouvais plus. J'aurai pu craquer comme ça. Comme une idiote, pour rien, pour une histoire qui date de treize ans. Devant un inconnu. Un inconnu certes, mais il devait me comprendre, il était passé par là, lui aussi. Je gardais les yeux fermés, effrayée par la réalité qui reprendrait le dessus quand je les rouvrirais. « Je pense qu'on ne peut pas tourner la page. Cela restera toujours au fond de toi. Je pense que c'est une bonne chose d'un côté car cela est un bon moyen pour te ramener à la réalité et de ne pas non plus les oublier. Les souvenirs sont importants même les plus horribles... » Sa voix m'avait fait ouvrir les yeux. Du coin de l'œil, je le regardais. « C'est plutôt moi qui suit désolé. C'est à cause de moi que nous avons eut cette conversation. Et je suis désolé aussi pour ce qui t'es arrivé et je pense que la réaction que tu as eu et toute à fait normale. J'ai aussi pensé que ma mère m'avait abandonné. Je lui ai reproché de ne pas s'être assez battue, de ne pas avoir lutter, de s'être laissé mourir... ». Il s'excusait, il n'en avait pas besoin, c'était moi qui lui avait demandé de me raconter quelque chose de personnel à son sujet et ce n'était en aucun cas sa faute. J'aurai voulu lui dire, mais aucun mot, aucun son ne sortait de ma bouche entrouverte. « Et au passage si tu as envie de pleurer tu peux. Ce n'est pas parce que tu évites mon regard que je ne vois pas tes yeux et ton expression. ». Ça me donnait encore plus envie de me laisser aller, mais je ne voulais pas. Je ne pouvais pas. Je refermais les yeux et recommençais le même rituel que lorsque j'avais eu fini de parler. Inspiration, expiration, inspiration, expiration. Cela ne me calmait même pas. Ethan posa sa main sur mon épaule. Je m'étais relevée d'un bond à son contact. Un frisson me parcourra tout entier, mes jambes frémissaient et je sentais ma gorge se nouer. Je croisais les bras sur ma poitrine. On aurait dit que je le repoussais, mais ce n'était pas du tout mon intention. Je n'avais pas l'habitude que quelqu'un que je connaissais à peine, comme lui, me touche. Mais en même temps, ça me faisait du bien de savoir qu'il était là et que quoiqu'il arrive, il serait toujours là. J'en étais certaine. Je commençais à marcher vers le bord du toit. Je levais le tête vers le ciel qui devenait nuageux. Je restais plantée là : les yeux fermés, les bras parallèles au sol, la tête relevée vers le ciel, de dos à Ethan. On aurait dit que j'attendais quelque chose, que j'attendais qu'il pleuve, que j'attendais ... un miracle. Rien ne se produisit. Absolument rien. Le néant. Je pris une grande bouffée d'air pour m'encourager. Je ne savais pas exactement ce que j'attendais. J'ouvris les yeux. Rien n'avait changé. Hélas. Par contre, je me sentais totalement calme et détendue. Je montais sur le rebord du toit, sans me soucier du danger que je prenais. Je commençais à marcher, lentement. Les bras tendus, un de chaque côté de mon corps, comme les funambules au cirque. Je n'avais pas l'impression que ça m'aidait à garder l'équilibre. Je ne sentais aucune différence entre le moment où je tendais les bras et le moment où je les gardais le long du corps. C'était peut-être parce que la bordure était large. « Tu sais, j'ai pas l'habitude de faire ça ... », commençais-je par dire. « Enfin, je veux dire, parler de moi comme ça ... A quelqu'un que je connais à peine. ». Arrivée à l'autre bout de la bordure, je fis demi-tour. « Faut dire que tu m'intrigues. » Je continuais mon avancée jusqu'à ce que j'arrive juste en face de lui. Je m'accroupis. « J'ai l'impression que ... que tu peux lire en moi comme dans un livre ouvert. » Je finis par m'asseoir sur le rebord de septante centimètres de haut. Je m'appuyais sur mes bras et le regardais dans les yeux. « Je dois avouer que ... ça me perturbe. J'ai l'impression que quand je suis avec toi, je ne peux pas arrêter de parler et que je dois dire tout ce qui me passe par la tête. ». Je balançais des phrases sans réfléchir. En vérité, je ne savais pas vraiment quoi dire. Je sautais du muret en poussant sur mes bras. Je ne pouvais plus tenir en place, je marchais sans direction précise, en faisant des tours et des demi-tours. Je tournais autour d'un point. Ce point, c'était Ethan. Tout en marchant, je balançais mes bras d'avant en arrière. J'avais besoin de bouger. Je ne savais pas d'où venait ce gain d'énergie, mais je me sentais bien. « Bon, vu qu'on a commencé ce jeu stupide, continuons ... Combien de filles sont déjà passées dans ton lit ? » Je lui lançais un regard malicieux. « Vu ta tête, il doit en avoir une bonne centaine ! ». C'était une question indiscrète, c'était clair, mais c'était une façon beaucoup plus drôle de faire connaissance.

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