BETHENA

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Vite, vite. J'étais très très en retard. Je courrais. Moi qui ne courrait jamais, ça me faisait faire un peu d'exercices. J'ai cru que j'allais m'évanouir, je ne suis tellement pas habituée à faire du sport. Faudrait peut-être que je m'y remette, tiens, pour perdre tout ces foutus kilos superflus. Ah! J'y suis, enfin. Apparemment, le restaurant était plein, je n'avais même pas réussi à trouver une place de parking tout près du restaurant, voilà pourquoi j'avais du courir comme une attardée dans les rues de New Haven. Je rentrais dans le restaurant précipitamment. J'étais essoufflée. J'avais du courir pour ne pas arriver trop en retard. Une jeune femme asiatique habillée en tenue traditionnelle japonnais vint me voir. « Une table pour une personne, mademoiselle ? » Son anglais était parfait, mais son accent asiatique ressortait fort, mais ça faisait partie de son charme. « Non ... Je ... suis accompagnée. » J'essayais de reprendre mon souffle. Ça m'apprendra à ne pas faire de sport. Je détestais ça. J'étais bien trop maladroite pour réussir à aligner plus de trois pas à la suite. Il m'arrivait même de tomber en descendant du trottoir. Tout ce qui nécessitait que j'utilise mon corps, mes pieds, mes bras et mes jambes était voué à l'échec avec moi. La coordination et moi, ça faisait vraiment plus de deux. Je cherchais une petite tête blonde des yeux. « Je ... Je suis avec elle. », dis-je en la pointant du doigt. Elle se poussa pour me laisser passer et m'adressa un sourire chaleureux. Je me précipitais vers la table. « Salut. », dis rapidement en enlevant ma veste et en déposant mon sac à terre. « Désolée pour le retard. J'ai pas vu le temps passé » Je dirais la chaise en face d'Elena et m'assis. « Alors, quoi de neuf ? » Je ne savais pas si c'était le fait que j'aie couru, mais je parlais incroyablement vite. Je lui adressais un sourire, j'espérais qu'elle ne m'en voulait pas trop pour le retard. En vérité, ce qu'il s'était passé, c'était que je m'étais endormie en étudiant pour une interrogation de mathématique pour le lendemain, quand je m'étais réveillée, il était déjà dix-neuf heures quatorze, alors que Lenny et moi avions rendez-vous à dix-neuf heures et demi, mais bon, cette petite histoire, je l'a garderai pour moi. La connaissant, Lenny serait capable de se foutre de ma gueule jusqu'à la fin de ma vie. Je regardais l'heure sur mon portable. Vingt heures. Je soupirai et remis une mèche de cheveux derrière mon oreille. Une demi heure quand même. J'espérai vraiment qu'elle ne m'en voulait pas. La jeune femme qui était venue m'accueillir nous apporta les cartes. Je la remerciais d'un sourire. Je venais tellement souvent ici que je savais déjà quoi prendre, mais je parcourus quand même la carte, ne savait-on jamais. Je relevais les yeux vers elle. « Tu sais déjà ce que tu vas prendre ? »

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Désolée, désolée pour ce rp vraiment nul, je me rattraperai sur les prochains

J'avais rendez vous au restaurant japonais avec Embeth à dix-neuf heures trente. Je regardais l'heure sur mon téléphone portable, il était dix-neuf heures. J'avais une demi-heure pour me préparer et me rendre au restaurant, ce qui allait être assez dur. Je pris ma douche en vitesse et m'habilla d'un simple jean et d'un pull. Je m'attacha le cheveux, je n'avais plus le temps de les sécher. J'eus juste le temps de me passer un coup de crayon et mascara et d'enfiler ma veste. Je sortis du campus. Je ne savais pas si je devais y aller à pied ou prendre un taxi. Le restaurant n'était pas si loin , pas besoin de payer un taxi, je pouvais y aller à pied. Et puis marcher un peu n'a jamais tuer personne, au contraire. Les rues de New Haven étaient calmes. J'étais presque étonnée qu'il y ait aussi peu de monde. Les rares personnes que j'ai pu croiser étaient des personnes qui rentraient du travail probablement, elles marchaient toutes rapidement, la tête basse avec qu'une seule hâte, celle de rentrer chez eux. J'arrivais au restaurant avec quinze minutes de retard. Je chercha Embeth du regard, elle n'était pas encore là. Au moins, je n 'étais pas la seule à avoir du retard. Une jeune femme asiatique me conduit à une table pour deux personne. Je posa mon sac et j’enlevai ma veste, il ne me restait plus qu'a attendre que Beth arrive. J'observai la salle, les gens autour de moi. Il y avait beaucoup de monde, le restaurant était plein. Une serveuse vint vers moi et me demanda si je voulais boire quelque chose, je refusa en disant que j'attendais quelqu'un. Embeth n'allait plus tarder, du moins, je l'espère. Et si elle ne venait pas ? Non, elle ne m'aurait pas fait ça, elle ne m'aurait jamais posé un lapin, ce n'était pas son genre. Si elle avait eu un problème, elle m'aurait prévenue. Je pris mon sac afin de prendre mon téléphone portable. Il était dix-neuf heures cinquante-huit. Je regarda au niveau de l'entrer pour guetter le moment où Embeth arriverait. la porte s'ouvrit, un jeune couple entra main dans la main. Une serveuse les emmena dans un coin de la salle. Derrière eux, une jeune fille, à bout de souffle arriva. C'est Beth. Je vis une serveuse lui parler mais elle me montra du doigt et vint me rejoindre. Elle s’installa et me débita des phrases à la vitesse d'un TGV, sans me laisser en placer une.

« Salut. Ce n'est pas grave, je te pardonne. Tu vas bien ? On dirait que tu viens de courir un marathon ! »

Je me demandais bien pourquoi elle était arrivée en retard. Elle avait oublié ? Elle s'était endormie ? De toute façon ça n'avait aucune importance, à présent elle était là. Une serveuse arriva et nous donna la carte. Je l'ouvris et la consulta. Je ne savais pas quoi prendre, il y avait tellement de choix ! Poisson ? Nouilles ? Riz ? Soupe ? Je ferma la carte et la posa devant moi. Beth me demanda ce que je voulais prendre.

« Je pense que je vais prendre des sushis et toi ? »

Spoiler:

BETHENA

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« Salut. Ce n'est pas grave, je te pardonne. » me dit-elle lorsque j'arrivais. Je m'assis en face d'elle en lui adressant un sourire gêné. Je me sentais toujours un peu coupable de mettre endormie et d'être arrivée en retard. Ridicule n'est-ce pas ? Et pourquoi je m'étais endormie ? Parce que j'étais fatiguée parce que je bossais de trop parce que j'avais envie d'oublié, parce que j'en avais marre de ma vie, parce que j'en avais marre de tout. Quelqu'un me passe une corde, s'il vous plait ? Je parcourais toujours la carte des yeux, cherchant où était placé les alcools forts, je pensais que j'en avais bien besoin ce soir. J'espérais qu'Elena ne remarquerait pas ma petite frustration du moment. Je soupirais, peu importe, elle savait pourquoi. Enfin, j'espérais qu'elle savait et que je n'aurai pas à lui expliquer. A lui expliquer que dans quelques mois, ça ferait treize ans qu'ils étaient partis. Treize ans que je vivais sans eux. Le temps passait bien trop vite. Je me passais la main sur le front, j'avais envie de pleurer, je me retins de un, parce que j'étais en public et de deux, parce que j'étais avec Elena et devoir lui expliquer, si c'était nécessaire, me ferait encore plus de mal. Bien qu'elle soit allée dans une famille d'accueil, elle avait toujours un père, elle au moins. Elle n'avait pas non plus fait de nombreux allés-retours entre l'orphelinat de la ville et une famille d'accueil. Famille d'accueil où on commençait tout juste à se sentir bien et où on vous annonçait que vous deviez vous-en aller. Je repensais à mon enfance et à tout ce que j'aurai échangé pour avoir ne serait-ce qu'un bout de celle d'Elena. Oh. J'adorais cette fille, ce n'était pas un reproche, ce n'était pas de sa faute si elle avait eu plus de chance que moi. C'était juste que ... ça me déprimait. Ce n'était pas non plus que je ne me plaisait pas chez les Bentley, c'était juste que Michael et Elizabeth Ruthford me manquaient. « Tu vas bien ? On dirait que tu viens de courir un marathon ! » Elle m'avait surprise. Je levais les yeux vers elle. « Je ... Oui, je vais bien. J'ai dû un peu courir, ma Mini est garée super loin. Y a plein de monde en ville ce soir. » Je souris, j'avais essayé de dire tout ça de la manière la plus naturelle possible, mais je ne pouvais nier que je me sentais mal à l'aise. Très mal à l'aise. Je me grattais l'épaule gauche. Elle ne semblait pas au courant, tant mieux, je n'avais pas vraiment envie de parler de tout ça. Je me replongeais sur la carte. En fait, j'avais envie de changements, j'en avais marre de toutes ces petites habitudes qui s'étaient installées en treize ans. J'allais changer. Adieu Embeth la triste et solidaire. Adieu Embeth la dépressive. Bonjour joie et bonne humeur. Je souris, totalement pitoyable, je chassais bien vite toutes ses idées stupides et essayais de me reconcentrer sur la carte. « Je pense que je vais prendre des sushis et toi ? » « Je ne sais pas encore. En fait, au début, je voulais en prendre aussi, mais je me suis dit que j'en avais marre de prendre toujours la même chose. Alors, heu ... Je pense que je vais prendre des Teriyaki ou bien des Yakiniku ou encore Shioyaki. Enfin, bref un truc avec hum ... un nom bizarre. » Je ris. Même mon rire sonnait faux. J'espérais, non, je priais pour que Lenny n'ait rien remarqué. Franchement, l'idée de parler de mes problèmes personnelles, là, ça ne me disait vraiment rien. Je regardais les gens assis aux tables alentours, ma tête appuyée sur la main. Je les observais, j'essayais de les décrypter. J'avais envie d'avoir un don comme ce fichu vampire, comment s'appelait-il encore ? Edward. Edward Cullen, celui qui jouait dans le navet international de Twilight. Comment pouvait-on sincèrement apprécier ce genre de film à la noix. Je regardais Elena, un sourire imprimé sur le visage. Je me demandais si Lenny aimait ce genre de film, il fallait que je lui demande au cours de la soirée. « Bon,et si on commandait ? »

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BETHENA

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Je lançais un regard à Elena au dessus de mon menu. Elle continuait à feuilleter la carte. Je me sentais mal, j'avais les mains moites, le ventre noué et je sentais ma gorge se serrer. Ça me vexait quand même un peu qu'elle ne me dise pas qu'elle savait ce qu'il se passait en ce moment, qu'elle ne me dise qu'elle était la pour moi dans les moments comme ça, qu'elle ne me dise qu'elle me comprenait et enfin qu'elle ne me dise pas que si je voulais en parler, elle serait là et que je pouvais l'appeler à n'importe quelle heure de la nuit ou de la journée alors que j'étais certaine qu'elle savait. Toutes ces phrases qui manquaient me rendaient un peu dingue. Lenny devait surement savoir que je ne voulais pas en parler et elle n'avait pas voulu pas remuer le couteau dans la plaie, voilà tout. Oui, peut-être bien. Mais ... mais elle aurait tout de même pu me dire qu'elle était là pour moi et aurait pu me dire un tas de choses réconfortantes, c'est ce que font les amies, non ? J'avais une impression de vide de la poitrine. L'impression qu'elle me laissait un peu tomber. Je savais que je me faisais des idées. Quand elle me confirma qu'on pouvait commander, je m'efforçais de lui adresser un sourire avec le plus de chaleur possible que mon corps pouvait en procurer. Je hélai une serveuse qui se trouvait près du comptoir, quand elle me vit, la petite serveuse aux origines asiatiques disparut derrière le comptoir pour en resurgir deux secondes plus tard, un carnet noir et un stylo bille à la main. Elle arrivait à notre table tout sourire. Elle ne se doutait pas un seul instant de mon mal-être. Elle s'en fichait totalement de toute façon, elle était là pour nous servir, pas pour me conseiller sur ma vie désastreuse. Elle nous regardait tour à tour, Elena et moi. Je pris la parole la première et ses yeux sombres de la serveuse se posèrent sur moi, toujours un large sourire scotché aux lèvres. « Heu ... Alors, pour moi ... Je vais prendre ... » Je m'arrêtais en pleine phrase, en me rendant compte qu'en vérité, je n'avais pas faim. J'avais envie de tout oublié, d'effacer, de recommencer comme un texte raté : on déchire la feuille, la jette dans un coin et on recommence, sans même se soucier de ce que deviendrait cette feuille. Voilà, j'avais envie d'être un texte qu'on pouvait effacer, recommencer à l'infini. Le raclement de gorge de la serveuse et ses yeux interrogateurs me ramenèrent sur la Terre ferme. « Heu ... Je ... Vous savez quoi ? J'ai pas faim du tout. Donnez-moi votre alcool le plus fort. Le plus fort que vous ayez en stock que ça soit un alcool japonais ou pas, d'ailleurs. Allez-y envoyer la sauce ! », dis-je comme si j'étais déjà saoule. Oui, j'allais me bourrer la gueule jusqu'à ce que je vomisse toutes mes tripes et que j'ai la gueule de bois. Une vraie putain de gueule de bois. Je regardais Elena et puis la serveuse, puis de nouveau Lenny et leur fit un grand sourire. Un faux grand sourire. Je ne savais pas de quoi j'avais l'air, mais je ressemblais surement à une dingue avec une tête de déterrée qui voulait se saouler la gueule comme une petite adolescente de douze ans. Peu m'importait. Demain matin, je ne me souviendrais pas de cette foutue soirée. Et peut-être même que pendant une soirée, j'oublierai qui j'étais ... Ne serait-ce que l'espace d'une petite soirée.

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J'ai l'impression de faire de pire en pire